Monasterio de Nuestra Señora de Guadalupe, Extremadura Une femme apparut, de dos, élégante, en robe de mariée, se déplaçant rapidement dans le cloître aux ombres suggestives. La lumière filtrant à la gauche de la photo m’intrigua. Puis ce fut le tour de la première arche à droite, dans laquelle, capricieusement, la silhouette de la belle ne se projette pas entièrement au sol. Mais lorsqu’on porte le regard sur le mur, on croit deviner une figure masculine : celui du photographe ? Cette ombre à la fois l’observe et la poursuit. « Musée de peinture et de sculpture ». Que fuit cette femme ? Pourquoi est-elle ainsi vêtue dans un musée ? Quelle heure est-il ? Sans doute 5 h du soir. Je me glisse dans les profondeurs de l’image, dans l’intimité du photographe, afin de suivre l’élan du corps de la Belle chaloupant à l’envi, noblement hissée sur les talons fripons, pour une nouvelle version d’Alice au Pays des Merveilles. (Maria Castro, écrivaine. San José de Costa Rica 2000)